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Sortie nature / le brame du cerf

Pour la rentrée du club nature, une sacrée sortie

 

Nombreux étaient ceux qui avaient répondu à l’appel du club pour une soirée à l’écoute du brame du cerf le 30 septembre dernier. Nous étions dix neuf ce soir-là – environ 13 adultes et 6 enfants - et ce sont cinq véhicules qui s’acheminaient en convoi jusqu’au plateau des Chambarans pour le rendez-vous au parking des Planchettes sur la route de Roybon, avec nos guides, Olivier Janet et Anne-Marie Garden, naturalistes adhérents du pic Vert et grands connaisseurs du brame et du cerf, qui nous attendaient là-bas.

La soirée a commencé par une assez longue introduction à la connaissance des cervidés et de leur ramure. Olivier a montré des bois de divers animaux (bouquetin, chamois, chevreuil, cerf, mouflon, etc..) et expliqué avec beaucoup de pédagogie leur genèse, leur croissance, leurs fonctions, et aussi leurs différences.

La troupe a ensuite été séparée en deux groupes qui sont partis chacun avec son guide pour écouter le brame le long du vallon de La Galaure, puis sur le plateau.

Il faut savoir que le cerf est un animal méfiant. Il ne brame que pendant la période des amours et ne brame que si les conditions lui sont favorables : pas de bruits d’origine humaine qui signale une présence importune ou dangereuse (chasseur), et pas ou très peu de vent qui contrarie le contact avec ses congénères. Hélas la météo ce soir-là nous avait gratifiés d’une bonne brise avec des rafales de 40km/h. Les augures étaient donc à la peine.

Les deux groupes ont effectué quatre stations d’écoute, en bordure de route ou un peu à l’écart à quelques dizaines ou centaines de mètres des véhicules, silencieux comme des sioux. Mais de brame il n’y eût point, hélas. Pourtant les pisteurs locaux avaient entendu bramer à plusieurs reprises au cours de la semaine. Même si les longues minutes d’écoute vigilante ont permis aux participants de savourer l’ambiance de la nuit pastorale et ses échos mystérieux, et d’entendre la hulotte nous appeler du fond des bois, la déception fût grande pour les grands comme pour les petits.

 

Mais le groupe d’Olivier a eu la chance que, le dernier point d’écoute, dans le secteur sommital du plateau, était tout proche d’un secteur où le cerf était présent les jours précédents. Refusant d’en rester là, ils ont franchi les trois petites centaines de mètres de sous-bois qui les séparait de ce secteur pour une dernière tentative. Et comme le groupe émergeait de la forêt, un brame somptueux, majestueux, s’éleva dans la nuit, qui pétrifia de bonheur naturaliste les explorateurs ravis. Le brame du cerf ressemble furieusement au braiment d’une vache, mais tout est évidemment comme pour la musique dans l’interprétation et l’émotion de l’instant musical. Et l’animal poursuivit ses appels pendant de longues minutes pour notre plus grand bonheur, bonheur que les impératifs horaires durent interrompre implacablement, car il n’était pas loin de ou même déjà 23h30, et le marchand de sable bramait d’impatience pour pas mal d’entre nous.

 

Evidemment ce succès in extremis ne fit qu’augmenter la frustration des membres de l’autre groupe qui n’avaient pas eu cette chance. Mais ainsi va la vie du naturaliste. C’est la nature, école de patience et de philosophie, qui décide. Rendez-vous en septembre-octobre 2017 pour le prochain brame, sans vent cette fois, promis.

 

 

Mr Bu

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